Carte d'identité

Carte d'Alter

Informations relatives au Cryptogang

Evaluation physique

Evaluation psychologique

2031, Emote's Concert Olympia - Paris

Emote c'est à toi dans cinq minutes, s'exclama la voix du régisseur !

Le disc jockey avait préparé ses platines depuis un moment déjà et il se concentrait désormais sur l'enchaînement des sons qu'il avait prévu de passer ce soir. C'était son grand soir depuis quelques temps sa musique dépassait légèrement les frontières. Depuis qu'il avait décidé de donner un coup de frais à son image en portant ce masque sombre fait de cuir et de clou son handicap ne se ressentait plus. Les lunettes aux emotes en 8bits.µ aidaient énormément à rendre expressif son personnage dénué d'une voix humaine lui étant propre. Son look cyberpunk à la fois avant-gardiste et vintage lui valait de nombreux éloges de la part des critiques de modes et des médias spécialisés dans la people-sphère.
C'est il y a un mois que l'attention s'était braquée sur lui alors qu'il avait enfin accepté que son alter l'ait privé de parole. Foutu pour foutu, il avait décidé de jouer de ce côté mystérieux sans pour autant dévoiler ses nouveaux dons. Plus de voix ?! Plus de voix c'est pas grave la musique parlerait pour lui et son masque serait le reflet de sa personnalité. Il avait changé son nom de scène, abandonné ses premiers mix et refait complètement son répertoire.

Emote était prêt à émerger, prêt à faire entendre sa voix et surtout à faire voyager son tout nouveau public. Dans un silence pesant brisé uniquement par les multiples respirations d'une salle bondé, ils étaient tous venus voir le tout jeune disc jockey qui faisait parler de lui pour ses remix et ses mix entraînant appelant au voyage, à la sensualité et à la douceur. Loin du style agressif de certains dj de son époque, Emote se démarquait par son style cloud comme quelques-uns commençait à surnommer sa musique. Des rythmes qui s'écoutent, mais qui ne se danse pas nécessairement... Des rythmes qui invitent à la détente et à la réflexion...

La scène est plongée dans le noir, Emote envoie le début de son set...

Et les premières notes de guitare font tout de suite dresser les poils sur les peaux du publics, le table de mixage reprend le titre Djôn'maya du chanteur burkinabè Victor Démé. Le disc jokey affectionne particuluèrement l'artiste orginiaire du Burkina Faso et lui rend hommage de cette manière après son décès en 2015 des suites de maladie. Emote est en communion avec la musique et son alter lui permet d'exprimer ses émotions en emotes en affichant des yeux transi tout en pixels.

Le set s'enchaîne avec un remix de Grizzly Bear du groupe folk formant aussi une fraterie australienne Angus and Julia Stone qui emmène le public dans un univers très différend, mais toujours aussi duveteux et apaisant.

Concentré sur sa musique, mais aussi sur l'assistance Emote remarque un homme et une femme assis tous les deux au salon VIP qui ne semblent pas transporté par son concert à la différence des milliers d'autres personnes présentent. Tout en continuant à mixer, il les observes derrière son masque pixelisé sans pour autant dévoiler le fait qu'il s'intéresse à eux puisqu'ils ne peuvent voir le sujet de son attention. La jeune femme qui l'observe a le regard braqué sur lui et ne semble même pas cligner des yeux. Lorsque son camarade reçoit visiblement un appel sur son téléphone portable, Emote complètement curieux par ses deux personnages qui ne semblent pas être là simplement pour écouter son travail n'hésite pas et active son alter en gardant le contact visuel avec le réseau de l'homme au téléphone. D'un coup, il se met à capter la conversation téléphonique de l'individu à travers son casque relié au smartphone:

Oui, on y est t'en fais pas, il est bien là, mais jusqu'ici rien ne nous dit que c'est bien lui, précise l'inconnu.

La jeune femme entend sûrement ce qui ce dit, mais ne fait même pas mine de s'y intéresser et elle regarde toujours fixement Emote.

Si ce DJ est bien le type qui s'est introduit sur les comptes de l'émir, il n'en pas l'air ou bien il cache bien son jeu. Il n'y qu'à écouter sa musique de pinçon, on dirait une chiffe molle qui s'habille en rebelle pour écouter du classique. A mon avis, c'est un grand timide qui a peur qu'on le regarde et qu'on le juge pour se cacher derrière tout ce noir et ses clous, c'est son armure tout simplement, affirme le type devenu suspect aux yeux d'Emote. Certainement pas un gars pour nous.

La fin de son set approche et il envoie l'une de ses propres compositions pour faire décoller son public...

C'est son titre Sunset Lover qui file dans l'air pour venir aux oreilles d'un public qui reconnait tout de suite le morceau avec lequel Emote s'est fait connaître du grand public depuis son changement de look et d'univers. Un morceau doux qui parle d'amour et qui lui vaut une certaine notoriété auprès de la gente féminine notamment... A la fin du concert, Emote quitte la scène et ne fera pas de rappel comme il l'avait prévu trop perturbé par ce qu'il avait capté grâce à son alter.