Olessia Siline
| | Jeu 26 Sep 2019 - 22:49 | | L'arrivée des alters a considérablement fait évoluer le quotidien de l'humanité. Riches comme pauvres, vieux comme jeunes, hommes comme femmes : certains ont vu leurs vies voler en éclats, d'autres s'améliorer, et chaque être humain vivant sur Terre est désormais conscient que la vie est bien différente depuis presque dix ans. Pourtant, certaines choses ne changeaient pas. « Dépêche-toi, tu vas être en retard ! »« Oui, oui, j'arrive ! »L'échange est bref et fait aux deux extrémités d'un escalier. La première femme regarde la pendule, un casque à la main. Ses doigts tapotent nerveusement sur celui-ci. Elle attend encore une minute, puis penche de nouveau la tête au-dessus des marches pour appeler sa fille.« Enora, tu vas rater le métro ! »S'ensuivent des bruits de course à l'étage, ainsi qu'une voix étouffée dont on ne comprend pas le sens des mots. Puis arrive une adolescente qui descend les marches quatre à quatre.« C'est bon, je suis prête ! T'inquiète m'man, c'est mamie qui m'emmène. » « C'est vrai ça ? »Elle se tourne vers le salon et sa propre mère, qui lui adresse un sourire.« Oui, je lui ai promis. Elle ne pouvait pas aller en soirée en transports en communs, quand même. »Olessia soupire alors, puisqu'elle n'a visiblement pas voix au chapitre. Puis s'adresse à sa fille qui tourne sur elle-même.« Tu es magnifique ma chérie. Fais très attention, appelle moi ou mamie au moindre problème, au moindre doute. Ne bois pas trop, et ne rentre pas avec un garçon, que ce soit ici ou chez lui. Reviens pas... » « Après deux heures du matin, je sais m'man ! Tu m'as déjà répété tout ça des centaines de fois. Allez on y va ? Je vais vraiment être en retard. Je t'aime m'man, dis bonjour à Viktor pour moi ! » « Je t'aime aussi. Amuse toi bien ! À tout à l'heure maman. »« Fais attention toi aussi. Je n'aime te savoir dans de tels quartiers. »Les embrassades effectuées, les trois femmes sortent de la maison autosuffisante et tandis que deux d'entre elles s'engouffrent dans une voiture, l'autre enfourche sa moto. Oui, certaines choses ne changeaient pas : le monde restait dangereux, et il l'était encore bien plus depuis l'arrivée des alters. Les parents sont toujours inquiets de laisser sortir leurs enfants, et eux restent insouciants en vivant leur jeunesse.
La moto slalome entre les voitures, traverse rapidement les rues. En quelques minutes, la motarde arrive dans la banlieue sud. Le contraste avec le reste de la ville y est saisissant : bon nombre de graffitis ornent les murs auparavant gris des immeubles. La végétation est commune et simple, et bien qu'elle rappelle le fait que la ville est pionnière en terme d'écologie - et ferait pâlir d'envie bon nombre d'autres cités, ici elle paraît bien fade si on la compare au reste de Millenium City. Sans doute que cela a à voir avec le fait qu'elle est sans cesse piétinée, brûlée et non respectée. De jeunes adolescents que l'on pourrait même nommer enfants sont dehors sans surveillance, et tentent de gagner un peu d'argent avec les moyens dont ils disposent. Bienvenue dans les bas-quartiers. La femme s'arrête pourtant devant la devanture d'un bar, et se gare. Puis elle pousse la porte de l'établissement, et ses yeux parcourent la salle à la recherche un visage connu. |
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