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Les ambassadeurs du monde de demain [Gouvernement/Libre]

August Von Blücher
August Von Blücher

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Sam 14 Sep 2019 - 13:51

Les ambassadeurs du monde de demain [Gouvernement/Libre] 4obh

D’une façon très précise, les lames se rabattirent en se croisant, sectionnant le poil au ton des blés. Pour le malheureux exilé, la chute fut vertigineuse : il tomba de plusieurs dizaines de mètres de haut, comme un ange damné du ciel passant les barrières de l’atmosphère pour s’écraser sur la terre des hommes, qui ici prenait l’apparence d’un lavabo.

Ils furent, comme cela, des dizaines à être déchus de leur droit, quittant avec grand peine le pedigree royale du grand maître à moustache blonde. Despotique souverain qui, chaque matin, dans un geste pragmatique et impitoyable, amputait sa petite distinction mandibulaire pour veiller à sa présentation.

Puis, d’un coup de rasoir sur tout le reste de son visage, il écrasa toute forme de rébellion sur le reste du monde.

- Splendide.

Son rasage était parfait, effectué avec tant de précaution qu’on aurait dit un sculpteur en train de polir son oeuvre d’art. La moustache faisait à son sens toute sa valeur et sa façon de l’entretenir était un témoignage de rigueur et de grandeur. Nécessairement, il se devait de surclasser tout le reste de la plèbe.

Il s’observa longtemps dans le miroir, serviette autour du cou. Son reflet dégageait quelque chose de profondément charismatique et suscitait un sentiment mélangeant intimidation et confiance. Le capitaine rassurait parce qu’on le craignait. C’est dans ce paradoxe qu’il tirait toutes ses lettres de noblesse.

- - -

Deux heures passèrent. On retrouva le gentleman assis à une table peuplée de figures plus ou moins emblématiques de leur milieu. Dans sa tenue militaire, il se distinguait du lot, mais n’en sortait pas pour autant. Ici, chacun avait troqué le chic du quotidien contre l’uniforme de sa fonction, faisant de cette assemblée hétéroclite une sorte de melting-pot professionnel. Et pour cause : on évoquait l’orientation des jeunes, le marché de l’emploi et les méthodes de recrutement. Le Gouvernement (ou du moins les enseignants et les fonctionnaires qui faisaient figures d’ambassadeur pour lui), réunissant ses acteurs, préparait le terrain pour un forum des métier destiné à la prospérité.

- ... pour autant, nous nous posons la question suivante : faut-il faire des groupes d'étudiants altérés et d'autres non-altérés ?

Conclût ouvertement le responsable à ses invités, semant le doute dans l'esprit des représentants, qui pour certains étaient probablement des altérés, et d'autres pas. En toute vraisemblance, la question brisa l'enthousiasme de tout le monde, comme si tout à coup on annonçait une mauvaise nouvelle. La question était épineuse. Le capitaine de l'armée, ses gros bras accoudés sur la table et sa main soutenant son menton, usa alors de sa puissante voix pour donner sa réponse.

- Oui.

Déclara-t-il dans un calme olympien. Mais les autres seraient-ils d'accord pour diviser les hommes ?


HRP:
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Elise Leroy
Elise Leroy

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Sam 14 Sep 2019 - 14:49
- Affaire 506984, Ministère Public contre Maritza Florez.
- Adam Conrad, Ministère Public.
- Elise Leroy pour Maritza Florez.
- Que plaidez-vous, Maître Leroy ?
- Coupable, Votre Honneur. Les termes de l’accord ont été négociés avec le Ministère.
- Est-ce que le Ministère Public se satisfait du jugement ?
- Oui, Votre Honneur.
- Parfait. L’accusée écope donc d’une amende de 2500$ et d’une mise à l’épreuve de six mois. La séance est levée.

Règle numéro une : ne jamais plaider des affaires perdues d’avance. Maritza avait utilisé son Alter pour humilier une collègue de travail. L’expertise médicale avait apporté son lot de preuves inculpant Maritza. Parfois, mon travail n’était pas de défendre mes clients face à un jury, mais de négocier avec les avocats pour obtenir la peine la plus juste. De toute façon, je me refusais de défendre les criminels.

L’heure avançait. J’avais été conviée à une réunion d’information en compagnie d’un gratin gouvernemental pour préparer une espèce de forum des métiers pour des étudiants qui allaient bientôt devoir choisir leur orientation. Remerciant mes collaborateurs et autres collègues, j’embarquai mes dossiers et, sans prendre la peine de les ranger dans mon sac, je m’avançai en direction d’un bâtiment annexe dans lequel la réunion avait lieu.

J’étais évidemment en retard ; la salle était bondée, les chaises quasiment toutes prises. Soupirant, je m’adossai à un mur écoutant les différentes discussions inintéressantes mais visiblement nécessaires qui avaient lieu. Organisation, dates, nombres d’intervenants, placements : rien n’était laissé au hasard des membres éminents du Capitole dont je reconnaissais le visage. Puis, vint une question épineuse, qui visiblement ternit l’ambiance un peu trop festive de cette réunion : la séparation des Altérés et des Non-Altérés. Je mis un temps pour bien entendre la question, mais un Capitaine de l’armée prit les devants : oui, il fallait séparer les Altérés des Non-Altérés.

- Non.

Les regards se tournèrent vers moi. Les dernières discussions qui irritèrent la justicière de la veuve et de l’orphelin qui sommeillait en moi. J’avais passé ces derniers mois à porter haut le bouclier pour le droit des Altérés, une réputation que je me trimballais maintenant sans sourciller et qui me rendait presque fière. J’avais eu des défaites, certes, mais négligeables face au nombre de mes victoires. Je n’étais encore qu’aux prémices de ce que je voulais atteindre dans tout cela, mais j’avançais. Ce qu’ils projetaient de faire, c’était de donner un énorme coup de pied dans une tour fragile que je commençais à ériger.

- Tant qu’on y est, revenons des siècles en arrière. Vous croyez qu’on devrait séparer les blancs et les noirs ? Proposer de telles mesures relève de la discrimination. Ce sont des citoyens américains et des étudiants légalement présents sur le continent que vous voulez séparer en raison de leur physique. N’importe quel étudiant de droit en première année démonterait votre idée avec les yeux bandés. Capitaine… ?

Sa réputation le précédait. Capitaine Von Blücher, des forces armées. Mais je ne voulais pas le mettre dans une situation propice à sa vanité en reconnaissant que je l’avais reconnu.
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Jarod Lewis
Jarod Lewis

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Sam 14 Sep 2019 - 15:09
Le corps enseignant était regroupé en un bloc uni, où j’avais pris soin de m’infiltrer en son centre. Non seulement je n’étais encore pas spécialement à l’aise avec mon apparence lorsque j’étais en public, mais en plus, je ne pouvais me permettre de cacher mon visage lorsque je prendrais la parole - et je la prendrai à coup sûr.

Lentement, les différents conviés se regroupèrent puis se disposèrent confortablement afin d’écouter l’ouverture, l’avant-propos et l’annonce du thème par le maître de conférence du jour. Les choses sérieuses avaient commencé et, sans surprise, on ne tarda pas à rentrer dans le vif du sujet.

Peu de temps avant que je n’ose ouvrir enfin la bouche, mon regard brillant se tourna soudain vers un homme aussi imposant que bien rasé. Sa réponse fut brève et coupante. Un silence suivit son intervention, comme s’il avait, d’une manière ou d’une autre, accaparé l’attention sur lui… jusqu’au moment où une deuxième intervention porta les regards sur une femme blonde à la voix assurée.

Quelques hochements de tête de mon côté vinrent trahir discrètement mon avis et ma décision. A mon tour, désormais un peu plus motivé, je me levais dès son discours effectué.

- Bonjour. Je suis Jarod Lewis, ancien professeur et désormais fonctionnaire dans l’éducation. Je vais soutenir le point de madame, en soulignant le désastre que pourrait représenter une telle décision - si, en tout cas, prise à la légère.

Visiblement, les gens n’aimaient pas se présenter, ici. Tant pis, aucun nom n’était nécessaire pour le moment. Dans mon cas, je préférais qu’on m’assimile immédiatement à un homme, et pas un simple… homme-noir-sombre.

- L’éducation n’est plus uniquement porté sur la connaissance, mais aussi sur la communauté, les différences, l’acceptation et les rencontres. En les séparant, nous envoyons des messages aussi différents que contradictoires. Les altérés se sentiront exclus, bizarres et différents, tandis que les non-altérés se sentiront soit privilégiés et purs, soit misérables et moins compétents ou intéressants que les altérés.

Je repris calmement place sur ma chaise, laissant la parole aux autres, toutefois concluant par un rapide : Des sections et branches particulières, à la rigueur, pourquoi pas. Mais en tant que concerné indirect, je suis convaincu que ce serait une mauvaise idée. Nous ne ferions que risquer la propagation de groupes et d'exclusions.

Et c'était tout pour le grand bonhomme tout noir. En espérant que la majorité se soit concentré sur les mots, et pas sur moi.
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Sun-Hi Yun
Sun-Hi Yun

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Dim 15 Sep 2019 - 2:00
J'ai véritablement bien fait de venir à cette réunion. Un débat venait de débuter et le premier avis obtenu était pour lui moins, imprévisible...
Cette réunion convoquait actuellement des personnes affilié au gouvernement, justice, armée et éducation semble se réunir aujourd'hui pour parler d'un aspect important de l'évolution de la société : la cohabitation entre Alter et Sans-Alter.

Pour autant que la question avait était posé avec le sujet des "étudiants", la question est largement plus large. C'est un échange d'avis avec plus où moins d’explication. De part le Capitaine August, je pouvais rapidement cerner quelque chose, c'est que pour lui, son avis n'a besoin d'aucun argument. Il semble espéré que nous acceptions tout son avis. "Oui." Avait-il répondu.

D'autres voix se sont ensuite élevé, notamment celle d'une de mes collègues, Elise Leroy, plus ancienne dans le métier que moi pour qui j'ai du respect de part son travail acharné constant. Cependant, Est-ce qu'avoir du respect et travailler dans le même domaine signifie que j'aurais donc le même avis que cette dernière ? "Non." Avait été sa réponse. Elle poursuivit ensuite en comparant les Alters et Sans-Alter au racisme. Pour moi, cette comparaison est une erreur.

Il y avait aussi l'avis et les arguments de cet ancien professeur... C'est bien la première fois que je le vois lui. Jarod Lewis... Son Alter semble avoir changé son apparence, mais est-ce la seule et unique chose changer en lui? Ce n'est pas le sujet du débat. Il prend l'avis de ma collègue avocate de ce que je vois. Je préfère d'ailleurs ces arguments sur le principe de "communauté". Il avait des idées, on pouvait remarquer et comprendre qu'il tient à cœur au sujet.

"Monsieur Lewis, pourquoi avoir quitté votre poste d'enseignant ? Si bien sûr vous acceptez de bien vouloir nous en faire part."

Finalement, en observant les personnes présente dans la pièce, je constate finalement que bien des visages m'étaient encore inconnus dans la salle. Je ne me lève cependant point, les visages étant déjà tournés vers moi.

"Nephtalie Arioch, Avocate. Pour ma part, je pense que l'idée n'est pas de séparer les étudiants. Il faut plutôt voir à changer le cadre enseignant."

Je tire deux fiches de ma pochette, des fiches avec chacune différentes thèses et avis sur le système éducatif, avant et après l'arrivée des Alters.

"Sans trier les enfants et étudiants, je pense qu'il serait plus juste de changer les méthodes de recrutement des enseignants, un personnel qui serait qualifier et évaluer sur leur compétence à pouvoir assurer la protection et sécurité des générations de demain. Les professeurs qui ne faisaient que dicter un cour sur un ordinateur devront alors jouer un rôle d'accompagnateur dans le cursus de l'élève."

Le problème me prend un peu à cœur. Avec Lilly et Joshua, mes deux enfants, je ne pourrais accepté qu'il soit considérer comme différent si l'un des deux venait à éveillé un Alter et pas l'autre. Si les professeurs sont adaptés au fait que n'importe qu'elle élève puisse posséder un Alter, alors cela pourra éviter les débordements de confiance de certains élèves.

"Vous regardez le problème à l'envers."
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August Von Blücher
August Von Blücher

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Dim 15 Sep 2019 - 12:28

Les ambassadeurs du monde de demain [Gouvernement/Libre] 4obh


La question posée avait tout naturellement ranimé le débat. Si le silence avait épousé, naguère, la présentation formelle du projet, une polémique aussi sensible ne pouvait que pousser chacun à mettre son petit grain de sel dans un sujet bien épicé. Pourtant, la part organisationnelle de l’évènement ne pouvait être omise, autant que les mesures de sécurité nécessaires. Cependant que chacun offrait à son tour son opinion sur le sujet, décaissant petit à petit la position du capitaine de l’armée, une suggestion plus large vint cristalliser les idées.

Cependant, le capitaine avait toujours ses arguments à offrir, avant d’aborder un point de vue plus globale sur la situation des alters dans le milieu de l’éducation.

- Pardon de vous interrompre. Je ne veux pas qu’on se méprenne sur ma réponse. Diviser les altérés et les non-altérés pourrait effectivement causer des torts au vivre-ensemble prôné par le ministère de l’éducation. Pour autant, je m’interroge sur l’orientation de ces jeunes étudiants. Ne serait-il pas intéressant de les placer en fonction des capacités de leurs alters ?

August se leurrait sans doute, mais c’était bien normal. Il s’en était toujours sorti dans la vie en comptant sur sa force et sa persévérance. De tous ceux qui se présentaient à cette réunion, c’était sans doute l’un des plus sots.

Celui qui avait lancé le débat en posant la question subsidiaire clôtura l’échange en intervenant.

- Navré, mon capitaine, mais il n’est pas question d’imposer aux étudiants une voie toute tracée. Cela ne rentre pas dans le cadre éducatif du projet d’orientation choisie. Notre ministère tient à insérer les jeunes sur le marché de l’emploi en valorisant leur parcours à partir de leurs choix. Il est question de permettre un épanouissement personnel, pas d’aliéner les individus en les catégorisant. Un individu est un individu avant d’être un alter. Aussi, et pour clore ce débat, je vous propose de voter. Pour ceux qui souhaiteraient que les altérés et non altérés soient réunis dans les mêmes groupes, je vous propose de lever la main.

Presque unanimement, les invités levèrent la main. Le moustachu fit pivoter sa pupille de gauche à droite, les paupières à moitié closes, l’air las. Il n’aimait pas qu’on le prenne pour un imbécile et le ton employé par celui qui venait de détricoter son argument ne lui plaisait guère : pour autant, du fait du rôle qui était le sien, il ne pouvait laisser la colère prendre le contrôle sur sa raison.

Il croisa les bras.

- Inutile de me faire la morale, monsieur. Je me doute bien qu’une personne ne se résume pas à son alter. Pour autant, il ne faut pas négliger les chances que peuvent offrir les alters à ceux qui en possèdent, d’un point de vue de l’emploi. Mais vous allez me dire : ce n’est pas équitable. Bref. Je me range à vos avis.

Il tripota sa moustache. Ses paupières se fermèrent et ses sourcils se levèrent en lui donnant un air hautain.

- Cela étant, une école d’altérés sur la base du volontariat des élèves n’est pas une mauvaise idée. En partenariat avec les acteurs de la Défense, peut-être pourrait-on envisager…


Il inclina sa tête en guise de certitude.



- … une école des héros ?

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Elise Leroy
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Dim 15 Sep 2019 - 17:02
Comme à leur habitude, les politiciens bas de gamme s’empressaient de mettre la charrue avant les bœufs. Se préoccuper de la forme plutôt que du fond. Fort heureusement, l’idée saugrenue de séparer les altérés des non-altérés n’avait pas été retenue. On peut avoir le pouvoir de contrôler le monde en ayant l’envie tout à fait légitime de devenir dentiste. L’un et l’autre n’avaient aucun rapport. Quant à cette nouvelle idée de créer une école de « héros », là encore on y trouvait une réflexion peu poussée quant à la situation globale du pays dans lequel on se trouvait.

- J’espère que vous plaisantez, Capitaine.

M’avançant vers l’Assemblée, je posai mes dossiers sur un coin de table entre deux personnes qui me regardaient pantois. Fixant l’hmme à la moustache d’un regard noir et méprisant, je posai mes deux paumes sur la main.

- Une école pour « héros » ? Vous pouvez définir ce qu’est un « héros » ? Parce que juridiquement parlant, un héros, ça n’existe pas. J’irai même plus loin, en fait : juridiquement parlant, un Alter n’existe pas tellement non plus.

Depuis l’apparition des Altérés, les gouvernements du monde enchaînaient réunions sur conventions sur sommets pour tenter de trouver un terrain d’entente, une espèce de compromis des pays civilisés concernant ceux ayant eu la chance – ou la malchance – d’obtenir un Alter. Si, dans le langage courant, des mots comme « Vilains », « Héros » ou encore « Justiciers » avaient vu le jour, il fallait avouer que la loi n’avait pas encore statué sur ce qu’ils étaient vraiment. Jusqu’alors, la plupart des cas de cour regroupait l’Alter dans la catégorie des armes. Ce qui ne rendait pas les cas plus simples, bien au contraire, puisque chacune des affaires était l’objet d’une enquête particulière.

- Vous voulez aider les Altérés ? Agissez pour une législature rapide et efficace, qui pourra soutenir votre idée. Définissons ce qu’ils ont le droit ou non de faire, jusqu’à où peuvent intervenir leurs pouvoirs, dans quelle situation, pour quelles raisons. Faites-en sorte que « héros » devienne un vrai métier, et là une école sera envisageable. Pas avant.

L’occasion était trop parfaite. Des pointes de la mairie et du monde gouvernemental se trouvait ici. C’était le moment propice à l’étalage des idées que j’avais sur la législation des Alters. Le Capitaine m’avait ouvert une belle porte pour cela. Si son idée était raisonnable, le problème restait le même : aux Etats-Unis, personne ne savait ce qu’on pouvait faire avec un Alter ou non. Chaque action sur un non-altéré par un altéré révélait du crime, même si ce dernier avait agi dans un cadre moral et légitime.

Il était temps de changer ça. Avant de créer des héros, il fallait créer des lois.
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Jarod Lewis
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Dim 15 Sep 2019 - 21:42
Ma main vint se poser sur mon front tandis que mon doigt frottait nerveusement mon sourcil presque invisible. Désormais, on passait sur un débat qui me concernait, mais dont les mots et les implications me dépassaient totalement.

- Je suis d’accord, madame. Vraiment. Mais alors quel intérêt de couvrir mille et un sujet concernant les altérés lorsque les fondamentaux sont inexistants ?

A défaut de pouvoir s'y écraser, mon poing se posa avec frustration sur la table. Je me devais de rester calme et compréhensif. Ce n’était d’ordinaire pas difficile, vu mon caractère, mais je commençais à perdre patience. Malgré eux, d'ailleurs, ce sont simplement les nerfs qui lâchaient prises.

- Le corps enseignant est totalement pieds et poings liés tant qu’une décision sensée ne sera pas prise et en attendant, les écoles sont en proie à un chaos inédit et difficilement contrôlable. Discuter avec pédagogie a des limites. A ce jour, nous n’avons pas les réponses nécessaires.

Mon regard se portait en direction Nephtalie Arioch, qui m’avait auparavant posé une question. J’étais loin de l’avoir oublié, mais j’étais un peu pris par le courant et le rythme de la conversation. Il fallait bien faire les choses dans l'ordre, sinon nous pouvions dire adieu à l'organisation et au droit à la parole.

- Madame Arioch, je vous fais volontiers par de ma décision de quitter mon poste d'enseignant. Victime d’une altération totale de mon apparence, j’ai jugé qu’il n’était pour le moment pas adéquat, ni sage d'ailleurs, que je me présente devant des élèves. Non content de travailler administrativement, je me charge surtout de gérer la situation des élèves altérés et de les soutenir lors d’exclusions, mais je me charge aussi d'aider les élèves non-altérés qui s’inquiètent d’être, je cite l’un d’eux, “pas aussi intéressant et utile” que pourrait l’être un camarade possédant un alter.

Cette fois, mon soupir, bien que léger, fut parfaitement audible en raison de ma proximité avec le petit micro qui se trouvait devant moi.

- Je ne suis ni étudiant en droit, ni juriste, ni quoi que ce soit. Cependant, mon devoir est de vous faire part de la situation des écoles et des facultés. Le bilan est absolument sans appel : Nos établissements ne savent plus où donner de la tête et nous nous dirigeons vers une génération - et une société - confuse, divisée et dysfonctionnelle.
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Sun-Hi Yun
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Lun 16 Sep 2019 - 20:11
L'idée est sortie comme un As de pique dans un jeu de Uno. L'exemple est parfait pour montrer l'absurdité de la chose. Bien que constamment sûr de lui et de ces idées, le capitaine August nous montre qu'il n'est point forcément un homme bien intelligent... Un tas de muscle uniquement ? Allez savoir. Mais j'en attendais bien plus quand même de cet homme.

Sans surprise, les réactions se firent entendre de vive voix. J'aurais tout de même bien-aimé connaître un peu les pensées de certaine de ces personnes à la table, mais je peux être au moins heureuse que la plupart s'expriment sans retenue. D'ailleurs, en parlant d'expression, c'est encore Élise qui semble être la première à protester cette idée pour finalement en poser une autre tout aussi intrigante : Celle de faire du principe de "héros" un métier.

J'ai redressé la tête sur cette proposition à peine masqué de ma collègue.

"Un métier ? Vous rendez vous compte de ce que nous disons actuellement? Nous parlons des nombreuses personnes qui se baladent dans la rue en exposant leur capacité comme pour montrer qui possède la plus grosse!" Pour imaginer une structure regroupant des, si je puis dire "héros", il faudrait une hiérarchie. De plus, une telle chose serait impossible à établir sous réel contrôle militaire. Ce serait donc une structure du service public. Et laissez-moi fortement douter de la possibilité de former une telle structure. D'autant plus, ce phénomène est arrivé il y a bientôt dix ans. N'avez-vous donc pas imaginé que tout ceci puisse disparaître du jour au lendemain, tel un virus que notre corps ou même les générations futures se verront alors un jour dépourvu ? "

Fiou... Petit monologue de ma part, mais qui me semble plutôt nécessaire pour que chacun arrête de déblatérer contre des idées absurdes. Et maintenant que j'ai expliqué pourquoi tout ceci me semble plutôt mal parti, je reviens ensuite à Mr Lewis. Qui, lui aussi, m'avait déçu.

"Monsieur Lewis... Vos idées et votre aide sont la bienvenue, veuillez me croire fortement. Mais je ne peux qu'imaginer la tristesse de vos élèves. Vous qui vivez l'altération à un niveau physique, peut-être aurait-il été mieux que vous les aidiez à comprendre ce qu'il vous arrive plutôt que de fuir leur regard et leurs questions. Ces enfants se disent possiblement qu'ils ne sont peut-être plus assez importants pour vous. "
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August Von Blücher
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Lun 16 Sep 2019 - 21:49

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Ainsi le baril avait pris feu. Rassembler autant d’éléments aux diverses aspérités avait produit le mélange hétéroclite qu’il devait produire, et à bien des égards l’alchimie n’avait pas fonctionné comme cela avait été imaginé. C’était une catalyse. De chaque côté de la table, les invités abattaient leurs atouts avec l’espoir de balayer les arguments contraires. A ce jeu-là, le capitaine était malheureusement mal loti ; mais, fort de sa persévérance et de son caractère borné, il n’avait guère dit son dernier mot. Il observa la scène qui se déroulait sous ses yeux. Cette avocate de malheur qui démontait chacune de ses idées. Ce professeur déchu de son poste par sa seule volonté. Et cette autre avocate qui jouait au ping-pong avec les arguments de la première, comme pour détricoter elle aussi, à sa manière, les idées des autres.

La fonction publique dans toute sa splendeur.

Le militaire s’adossa à sa chaise et laissa traîner un sourire sur son visage. Il n’avait pas l’habitude de tout cela. Dans sa compagnie, aucun homme n’osait le contredire. Quand il disait quelque chose, on se contentait d’un “reçu”, et c’était beaucoup plus simple ainsi à son goût. Visiblement, il découvrait à quel point il pouvait être complexe d’imposer sa vision des choses au gouvernement. A ses yeux, ces gens étaient odieux ; mais cela rendait le débat plus vivant et infiniment plus délicat.

Même si un goût aigre s’invitait dans le fond de sa gorge, zeste de colère provoqué par la première avocate notamment, cette situation lui plaisait. Il perdait. Mais il s’amusait bien.

Puisqu’il n’était pas un conceptuel comme eux, il décida d’y aller au culot.

- Madame l’avocate, qu’entendez-vous par législature ? Est-ce le nom de cette méthode aux grands mots que vous utilisez pour remercier les criminels que nous attrapons sur le fait, faisant de nous des artistes de foire incapables de pacifier les rues de Millenium City ?

Son sourire se fit soudain plus audacieux. Elise Leroy avait justement négocié la peine d’un criminel quelques temps plus tôt. Sans le savoir, il piquait sans doute au vif.

- Soyons de bonne foi : votre législature, c’est une façon de transformer la justice en passoire.

Provoquer le scandale les bras croisés, en adoptant une posture presque impertinente. L'apanage d'un vieux loup qui n'a pas peur d'être le "connard de service". Une perle de suffisance. Un joli coup de Trafalgar. Une occasion rêvée pour le capitaine de devenir l’ennemi juré du droit pénal.
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Nicole Desroches
Nicole Desroches

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Ven 20 Sep 2019 - 0:17
Nicole observait dans son coin ses personnes parler entre eux, débattre, se lancer des joutes sur un sujet plutôt sensible : faut-il oui ou non séparer les non-altérés et les altérés, sujet sensible car cela était contre le principe d'égalité et de liberté sur lequel se fonde leur réforme politique. Mais les arguments étaient là : ce n'est plus une question d'ethnie, ni même une question de couleur, mais il s'agissait de savoir s'il faut mettre les altérés à l'écart des gens normaux, des "non-altérés". Elle les observe dans son coin, sans rien dire, en train de débattre sur une séparation possible entre ces deux types de personnes, mais est-elle justifiable ? Elle observait l'homme qui était pour, Agust, le militaire et tas de muscle du groupe, sûrement sont-ils tous en train de penser que ce n'est qu'un tas de muscle sans cervelle avec un avis extrémiste. Les autres sont des membres de la justice et un professeur, ce sont "les voix de la raison", ceux qui transcendent le corps par le biais de l'esprit.

Et Nicole était là uniquement pour représenter les non-altérés, en tant que membre de la Police confronté à des gens qui usent des alters. Elle les voyait de ses propres yeux utiliser cet avantage contre eux, elle-même avoue que se retrouver face à un altéré n'était pas une partie de plaisir, mais pour elle, qui a l'habitude de se retrouver en danger, ça lui faisait le même effet que de se retrouver face à une personne armée. La discussion semble cependant virer de plus en plus à de la joute verbale entre qui arrivera à énerver l'autre, elle lâche un soupir pour avoir l'attention, réfléchi un instant à ce qui a été dit.

- Vous commencez à divaguer, revenons sur notre sujet, voulez-vous ?

Elle prenait du recul sur ce qui a été dit, n'étant ni une altéré, ni même un membre de la justice, sa vision est, elle l'avoue, bien plus différente, mais c'est certainement grâce à ce point de vue qu'elle peut offrir qu'elle peut débloquer un peu la situation. Déjà, elle regardait le général de l'armée qui semblait vouloir créé une branche d'éducation spéciale pour les altérés, une branche qui leur est presque propre à eux-seuls.

- Si je comprendre bien, monsieur Blücher, si vous me permettez de vous appelez ainsi, vous insinuez que nous, les humains "normaux", sommes incapables de devenir des "héros", et donc vous voulez inciter les altérés à s'orienter vers la voix de l'héroïsme de par leurs capacités, c'est cela ?

Dit-elle sans froncer les sourcils, elle, la seul non-altérée présente dans cette réunion, sans même craindre autant ses piques verbales que ses agitations.

- Vous insinuez aussi que les altérés ne savent pas se comporter, pourtant, la criminalité n'a pas augmenté, elle a juste évoluer. On est confronté à de nouveaux problèmes, de nouvelles personnes au moral douteux, autant au niveau des altérés que des non-altérés. Je vous rappelle que, depuis peu, certaines personnes souhaitent trouvé un remède pour empêcher la "propagation" du gène à l'oeuvre des alters.

Elle continue de les regarder tous un par un, chacun avait des idées recevables, chacun était pour ou contre cette idée de séparation, et si pour Nicole c'était plutôt contre, elle comprenait pourquoi cette idée de séparation est venu sur le devant de la scène.

- Une chose est sûre : les jeunes en détention d'un alter doivent être sensibilisés, mais de là à créer une branche rien que pour eux, je trouve que cette solution est un peu trop radicale. En une dizaine d'année, j'en ai vu des différents types d'altérés, et cela allait de celui qui pouvait manipuler les choses à l'esprit à - excusez-moi de cette image - celui qui faisait un arpège mineur à chaque pet, ils ne choisissent pas leur pouvoir après tout, c'est le hasard de la génétique. 10% de la population altérée ne veut pas dire que 10% d'entre nous sont des potentiels dangers publiques.

La preuve en est, face à elle, aucun d'entre eux sont de véritables danger en dehors peut-être du militaire, mais c'était plus son expérience en tant que militaire que son alter.

- Cependant, pour répondre à la problématique du début, selon mon point de vue, il n'est pas nécessaire de séparer les altérés des non-altérés, mais il faut les sensibiliser, pas forcément en passant par un service "militaire", ni une surveillance d'un membre de l'armée. Notre ex-professeur ici présent pourrait s'en occuper par exemple, étant lui-même un altéré, il serait capable d'enseigner aux autres dans quelles circonstances les utiliser.
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Elise Leroy
Elise Leroy

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Sam 21 Sep 2019 - 9:32
- Allons Capitaine, rassurez-moi, vous n’êtes pas en train de remettre en cause les lois ? Si j’étais fourbe et soupçonneuse, je vous soupçonnerai de fomenter un coup d’état militaire.

Léger sourire à son encontre. La loi n’était pas bonne, mais c’était la loi. Je m’activais pour la changer, je proposais des choses, mais le processus était long et complexe. Les politiques n’osaient pas se lancer dans des réformes aussi pointues sans connaître l’étendue de ce que pouvaient faire les Altérés.

J’allais enchaîner pour développer un peu plus, mais un rebondissement inattendu vint se mêler à cette foule disparate et confuse de personnalités. Une jeune femme, se dressant vent debout contre les discriminations également, mais en prenant le parti de défendre les non-altérés. La laissant continuer jusqu’au bout de son développement, j’eus quand même un rictus avant de lui répondre.

- Avec tout le respect que je vous dois, Madame, depuis l’apparition des Alters, je n’ai eu vent d’aucun problème de discrimination des Altérés envers les non-Altérés.

Il ne fallait pas qu’on se voile la face non plus. On avait une opportunité énorme de faire évoluer la société. La criminalité n’a pas augmenté – pour l’instant – mais il y avait fort à parier qu’elle connaîtrait un fort boom sous peu, et pour cause : 10% n’était qu’un chiffre donné au hasard et accepté par confort. On ne connaissait rien des Altérés, on ne savait pas ce dont ils étaient capables. J’étais prête à parier que des centaines, des milliers de personnes souffraient de leur mutation, et que sans accompagnement adéquat, ils basculent dans une utilisation de leur différence qui ne sied pas à la société.

- Et je ne me suis peut-être pas bien exprimée, vous m’en voyez navrée. Capitaine, votre école est une idée forte intéressante. La dénommer d’école pour « héros » est cependant prématurée. Cependant, une école pour apprendre aux Altérés à se servir de leur Alter, à les comprendre, à les aider dans ce lourd processus d’acceptation parfois difficiles pour des jeunes, voire à les accueillir quand les parents ont été effrayés par le changement de leur enfant.

Et c’était de plus en plus courant. Les Alters de changement physique sont parfois impressionnants et terrifiants, en atteste la présence de ce professeur ; mais tous n’ont pas la maturité pour passer outre. Quand cela concerne des adultes, les soucis sont modérés. Quand cela concerne des enfants ou des personnes dépendantes, il se peut que les conséquences soient désastreuses.

- Et pour répondre à votre argument de discrimination, que je m’efforçais pourtant à combattre il y a quelques minutes, on ne parle pas de séparer des personnes pour un même sujet, on parle d’apprendre à des personnes différentes à maîtriser cette différence. Il existe des écoles pour toute sorte de différence et de maladie : celles de maîtrise des Alters compléterait cette idéologie. Ce qu’on y apprend, et notamment cette notion de héros, c’est un autre débat.

Il y avait tout de même un grand obstacle à cette idée.

- Mais encore une fois, Capitaine, vous n’aurez mon soutien que si l’on légifère avant sur les Altérés et sur ce qu’ils ont le droit de faire. Vous parlez de héros, grand bien vous en fasse : la loi les considère comme criminels actuellement, car ils utilisent des armes contre d’autres personnes alors qu’ils n’y sont pas autorisés. L’usage même d’un Alter est soumis au plus grand flou juridique. Concevoir cette école, c’est l’étape qui suit la prise en compte des Altérés.

J’insistais, mais travailler avec les Altérés en justice relevait d’un sport de combat compliqué et ardu. Tout serait bien plus simple si tous les acteurs agissaient dans le même sens.
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Arthur Murray
Arthur Murray

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Dim 22 Sep 2019 - 0:03

Le jeune homme était resté muet, assis sur une chaise un peu à l'écart de toute l'agitation des débats. Pourtant, il n'avait pas perdu une miette des échanges qui s'étaient déroulés ici, dans toute la discrétion de ce comité spécial. Comment il s'était retrouvé à en faire partie, il n'en savait rien. On lui avait présenté son invitation plutôt comme un ordre. On ne lui avait pas vraiment demandé son avis. Alors, poussé par son chef de recherche - qui risquait, si son subordonné se désistait, d'écoper de ladite invitation - il avait dû enfiler une blouse blanche par-dessus son habituelle combinaison verte - pour se donner des airs plus officiels - et se joindre à l'assemblée. Alors, on comprendra bien qu'Arthur Murray n'avait pas vraiment l'intention de s'insérer lui-même dans les débats. Il se contentait d'écouter, mais le faisait avec attention.

Aussi ne rata-t-il pas le passage du débat sur le sujet de la discrimination entre altérés et non-altérés. Enfin, ce sujet ne tarda pas à dériver vers d'autres directions. Les idées s'éparpillaient, fusaient comme des pétards, sans qu'on puisse vraiment discerner de réponse claire au premier problème posé. Ce débat-là, peut être parce qu'il était plus sulfureux que les précédents, était aussi celui qui mobilisait les opinions avec le plus de virulence. Arthur continuait d'écouter. Et tout en écoutant, il tira de la poche de sa blouse un chewing-gum qu'il ne tarda pas à enfourner pour commencer sa mastication, ignorant les regards désapprobateurs des quelques fonctionnaires qui l'entouraient immédiatement.

Décidément, cette discussion était intéressante. Sa réserve était mise à rude épreuve. Voilà qu'il avait envie lui aussi de se laisser prendre au jeu de la discussion. Timide, mal à l'aise à l'idée de prendre la parole devant une telle assemblée d'officiels, il leva la main et se manifesta d'une voix mal assurée:

"Euh ... Excusez-moi !"

Il déglutit et avala son chewing-gum avec effort, déclenchant quelques claquements de langues exaspérés à ses côtés. Il s'efforça de les ignorer et, sentant le rouge lui monter au visage, il prit son courage à deux mains et s'engagea:

"Pardon, euh ... Je suis Arthur Murray, du département de la Recherche. J'étais venu en simple auditeur, mais ... Enfin, j'ai cru bon d'intervenir."

Cherchant des traces d'approbation sur les visages de la foule des auditeurs, et n'en trouvant pas beaucoup, il poursuivit:

"Pour parler en termes scientifiques, je pense qu'il y a une donnée qui reste assez ... disons, mésestimée. Enfin, il me semble ... Je pense que les décisions du Gouvernement concernant les altérés sont appelés à être bafouées de toute façon. Je ne veux pas dire qu'elles sont vaines, surtout pas, mais ... Disons que de toute façon, les altérés vont agir, dans une certaine mesure, comme ils le veulent."

Il était nerveux, mais il prenait un peu plus ses aises à mesure qu'il avançait dans l'exposé de son raisonnement. Il était jeune, très jeune, par rapport à la moyenne d'âge de l'assemblée. Certains y verraient un désavantage. Il préférait considérer cela comme une force. Et il allait le prouver:

"Je veux dire par-là qu'une partie des altérés - peut être la majorité - se considère sans doute comme dotée de capacités surpassant la moyenne. Bien sûr, il y a quelques exceptions d'alters plus handicapants qu'autre chose, mais la grande partie de ceux qui ont été touchés par le gène mutant bénéficie de capacités véritablement hors-normes. Alors, je ne pense pas que ceux qui sont vraiment motivés s'arrêteront à la seule législation pour faire usage de leurs capacités, que ce soit pour faire un travail de héros ou de criminels, d'ailleurs. Enfin, je veux dire ... Vous n'avez jamais rêvé, quand vous étiez petit, que vous étiez capable de voler, d'avoir une super-force ou quelque chose comme ça ? Ce n'est pas le genre d'espoir que l'on arrête avec des lois ... Les alters ont fait de certains humains quelque chose de véritablement différent, incomparable avec tout ce que l'espèce humaine a connu jusque-là, à mon sens. Alors mieux vaut encourager l'utilisation des alters par des "héros", quels qu'ils soient et même s'ils ne sont pas définis juridiquement. Et surtout, même s'ils ne sont pas placés sous les ordres du Gouvernement."

Il se sentait vraiment mal à l'aise. Mais il avait presque terminé.

"Quant au problème qui était, je crois, le sujet du débat à l'origine, la solution pratique est simple: faire des expériences. Créons des groupes témoins, des classes séparées et d'autres mélangées, et étudions les résultats. De toute façon, aucune solution ne sera parfaite dès le début, et elles demanderont toutes des adaptations. V- Voilà ..."

Il se tut, et se rassit. Il n'était pas vraiment certain de s'être attiré la sympathie de l'auditoire, et regretterait sans doute dans un instant certaines choses qu'il avait dites, pas aussi clairement qu'il se les était figurées. Mais pour l'heure, il ne pouvait qu'attendre.

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Clarence A. Rivière
Clarence A. Rivière

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Dim 22 Sep 2019 - 10:08
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- Mandarin - Ahahahah, la tolérance, c'est quand on connait les cons et qu'on évite soigneusement de dire leurs noms !

En une langue étrangère, cette phrase baragouinée de manière assez audible afin d'attirer l'attention ouvrait l'entrée en scène d'un nouveau protagoniste au cours de cette conversation d'intérêt. Clarence dévoilait son plus beau et fieffé sourire alors que sa main gauche écrasait mollement sur la table le journal du jour, encore feuilleté avec précaution quelques minutes plus tôt. Il se redressait, laissant sa dextre s'installer avec paternalisme sur l'épaule du jeune homme affilié à la Recherche, dont la prise de parole avait visiblement su faire mouche. D'une voix nasillarde, il reprenait cette fois ci dans un langage compréhensible à tous.

Le gamin a bien raison. Loin de moi l'idée de manquer de respect à la législation et à toute la naïveté introduite dans son ciment, mais nous sommes face à un cas de figure exceptionnel qui laisse peu de place au sentimentalisme que j'entends ici et là. Prévention, sensibilisation... En somme, viser large alors qu'on parle d'un public "restreint" dont le potentiel est infiniment distinct d'une personne à une autre. Pouah, stratégie vouée à l'échec !
Allez dire à la ménagère que sa fille de sept ans a dans sa classe un mioche capable de la transformer en torche humaine sur une frustration juvénile quelconque, ou même dans son enthousiasme ! Ce n'est pas de la discrimination de pointer du doigt la dangerosité latente des Alter, c'est un fait. Un constat qui ne fait pas bon ménage avec la petite enfance ou l'adolescence, si tant est qu'il saurait faire bon ménage quelque part.


Ses doigts se resserraient autours de l'épaule d'Arthur avant de la lâcher, la tapotant par trois fois.

Alors oui, admettons que ça peut marcher : Faisons des expériences. Si le gouvernement est prêt à éponger quelques cas dramatiques et à perdre encore en crédibilité et en assise, très bien, faisons cela !... - Mandarin - Décidons de mélanger les loups avec les agneaux ! Mais de là où je viens, les lois et les décisions politiques servent avant tout à garantir une société sûre et efficiente. Et non de sacrifier ou risquer notre patrimoine pour brosser dans le sens du poil de potentiels éléments perturbateurs, car c'est ce qu'ils sont aujourd'hui, sinon ce débat n'aurait pas lieu...

Chaque altéré est unique et chaotique par définition. Il vaut mieux aborder le sujet avec fermeté et discipline, avec des programmes de sensibilisation et d'orientation en second plan seulement ! Les bien pensants peuvent bien clamer "discrimination" comme cheval de bataille, il n'empêche que les altérés ont comme une arme dans leur génétique, et que ce n'est pas ça qui rassurera quiconque. La vie est pleine de hauts et de bas, allez savoir combien et quelles sortes de crise nous allons traverser, peu importe les efforts d'inclusion mis en place ! Plus que jamais, le gouvernement doit être solide.


L’énergumène se repostait dans son fauteuil, un brin décontenancé, essuyant sa main moite contre son torse alors qu'il terminait son plaidoyer avec un certain dédain.

Pour ma part la réponse est oui, évidemment. Les différences sont là, se voiler la face maintenant c'est se tirer une balle dans le pied pour toutes les années à venir... N'allez pas me dire qu'un Altéré se sentira exclu ou mal-aimé parce qu'il est considéré pour ce qu'il est et ce qu'il se sait être: un Altéré. De là à vouloir en faire des "héros"... Teuh, si l'on pouvait se concentrer sur le respect et la discipline avant de leur masser l'ego, tout le monde en sortirait gagnant...
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Jarod Lewis
Jarod Lewis

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Lun 23 Sep 2019 - 18:44
- Bien. Avant tout, pour que la suite de mon discours soit claire, je m’occupais d’adolescents, voire de quelques adultes. Ce n’est plus un problème de compréhension enfantine, c’est un problème d’acceptation d’une société qui a subi une profonde mutation.

Mes mains d’ombres regroupaient un petit paquet de feuilles auparavant éparpillées qui étaient des notes que nous avions auparavant rédigées avec mes collègues. Elles sont toujours utiles, mais pas dans le cas présent.

- Des parents ont retiré leurs fils et leurs filles de nos établissements par : peur de l’exclusion, peur des élèves altérés… et peur des professeurs altérés. J’ai reçu des menaces de mort, Madame Arioch. Veuillez concéder que nous ne partons pas d’un postulat initial stable et chaleureux.

Pour certains, la condition d’altéré est vivable, notamment ceux qui peuvent aisément le cacher. Pour d’autres, comme moi, il est bien plus difficile de retrouver une vie normale.

- Nous avons lancé des associations, ouvert des cours de sensibilisation, modifié le début et la fin de nos cours et ouvert des permanences. Je le répète, nous nous plions en quatre, mais certains directeurs croulent sous les contraintes administratives et sociales.

La dernière personne à avoir pris la parole était tout sauf ce qu’il fallait dans cette situation, néanmoins. Être trop factuel dans cette situation inédite était malsain et un boulevard vers une crise.

- Il est clair que je n'ai pas à me mêler de domaines dont je suis pas qualifié. Cependant, je vais rebondir sur ce qu’a dit Arthur Murray et vous proposer ce que j’ai en tête. C’est peut-être imparfait mais il faut poser les choses à plat.

Je joignais mes mains dans un premier temps, composant un discours à peu près logique dans ma tête. Puis, tout en scrutant l’entièreté de la salle, je pris une inspiration.

- Pour ce qui est de l’éducation, nous allons faire ce qui est nécessaire pour instaurer un important programme de sensibilisation, y compris auprès des parents. Nous ouvrirons des cours - et non pas des classes qui souligneraient les différences - qui consisteront à la compréhension, au contrôle et à l’utilisation responsable d’un alter. Notre vision initiale est que cette altération est avant tout une responsabilité. Je ne parle pas de héros ou de justice, je parle de vie en communauté. Ces bases nous permettront de relancer l’activité scolaire et surtout de pouvoir rebondir sur toute décision finale de l’état, y compris sur une école de héros.

Il était temps de marquer une légère pause. Simplement le temps de reprendre un peu son souffle.

- Au sujet de cette école de héros et du terme en soit… peut-être faudrait-il dans un premier temps que la police et l’Etat travaillent de concert pour proposer un statut intermédiaire ? Permettre à certains altérés jugés fiables d’exercer tout en ayant des contraintes proches de ceux de la police et/ou de l’armée ? Un permis, ou que sais-je. Cela permettrait plus de flexibilité pour contrer les crimes causés par des altérés et pourrait déboucher sur un métier unique, que nous aurons préalablement “préparé” grâce à nos cours spéciaux pour altérés. Dans tous les cas, il est temps de proposer une solution et de l'appliquer. Soyez sûrs que les établissements scolaires vont évolués.

Peut-être que madame Leroy allait encore sauter au plafond, mais en l'occurrence, cela faisait bientôt dix ans que nous étions dans cette situation chaotique. Il était peut-être temps de prendre une décision. Au moins ce qui ressemblerait à une décision.
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Hayden White
Hayden White

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Mar 24 Sep 2019 - 8:00

Écoutant attentivement ce que les autres avaient à dire, White était demeuré silencieux, un comportement qui lui ressemblait plus que tout. Préférant prendre le temps de capter le rythme de la conversation pour savoir à quelle vibration se synchroniser aux autres, c’était aussi un moyen idéal de savoir quand briser le rythme qui était imposé par les plus charismatiques.

Entre quelques valses contraires et quelques brèves taquineries, le positionnement respectif des invités était relativement clair. Si plusieurs étaient en faveur de la séparation des altérés, d’autres poussaient même l’idée encore plus loin. Une école de héros pensa-t-il songeur ? Quelle était donc leur définition d’un héros ? Certes, posséder un alter représentait un avantage important. Toutefois, le symbole de l’héroïsme devait en tout point s’éloigner du fait de posséder des capacités ou non.

Rejoignant ainsi la jeune femme aux cheveux sombres, c’était maintenant l’heure pour lui d’entrer en scène.

Jusqu’à présent penché vers l’arrière, il changea son non verbal de manière à signifier son intention de participer aux hostilités. Que ceux qui veulent l’arrêter le fassent maintenant ou qu’ils se taisent à jamais pensait-il alors qu’il lâcha un long soupir. Par chance, il était de bonne humeur suite à l’intervention des plus pertinentes de l’enseignant.

Suffisamment bruyant pour se faire entendre de tous, il toussota avant de se pencher légèrement vers l’avant. Bien que participatif, la nonchalance qu’il dégageait ne présageait rien de très positif. Au contraire, on aurait pu croire qu’il comptait demander de partir. Pourtant l’agent du FBI était né d’une coiffe des plus dérangeantes et il n’hésiterait pas à le montrer.

-La discrimination entre les altérés et les non altérés est plus présente que vous le pensez comme l’a souligné Monsier Lewis. Il suffit d’ouvrir les yeux et de sortir de sa bulle.

Ne faisant preuve d’aucun tact, en tant qu’agent des forces de l’ordre, il avait vu quelques cas discriminatoires à cet effet. Le tout ajoutait un poids supplémentaire à ce qu’il avançait et à sa crédibilité, mais il ne comptait pas le partager. À quoi bon jouer une carte de second niveau lorsqu’il pensait avoir une paire de cartes en or à jouer ?

-Bien que j’aime l’idée de faire des groupes tests, je pense encore qu’il y a beaucoup trop de variables à examiner pour qu’une décision soit prise et effective à court ou moyen terme. Il serait donc important d’approcher le tout de manière progressive. Le tout permettra au gouvernement d’éviter de se prendre la colère et la frustration du public puisqu’ils sauront se projeter à travers les nombreuses étapes.

Regardant sur le côté en pestant légèrement, Hayden trouvait qu’il avait trop parlé. Ainsi, il se contenta d’une seconde de silence avant de balader son regard sur tous les gens assemblés.

-Quoiqu’il arrive, il est important de ne pas séparer les altérés des non altérés. Le plus important pour favoriser l’acceptation demeura la communication. Les gens seront toujours libres d’agir comme ils le voudront,simplement, en étant proactifs, nous serons plus efficaces. La vision de Monsieur Lewis me semble très pertinente à cet égard pour amorcer le tout. Positionner le gouvernement dès le début sur ce sujet risque d’être radical mais dans le cas suivant, un modèle scolaire hybride favoriserait la compréhension respective des uns des autres. Ensuite, les gens feront ce qu’ils voudront et je suis certain que plusieurs continueront de s’y opposer. Simplement, la jeunesse de demain représente le seul investissement viable à long terme.

Faisant appel à ses quelques cours de criminologie et de sociologie, la nouvelle recrue des forces de l’ordre termina son tour de parole de manière assez brève en faisant des parallèles avec ses cours de communication.

-Donc à court terme, je suppose qu’on pourrait déjà s’entendre sur le sujet suivant pour ensuite déterminer les variables que nous allons observer et sur lesquels nous allons communiquer au cours de la phase alpha. Ensuite, à moyen terme il pourrait être question d’améliorer l’intégration respective en améliorant les processus et en troisième lieu. Quant au concept de héros, je le considère beaucoup trop flou pour le moment. Quoiqu’il arrive rien n’empêchera des samaritains de risquer leur vie. Simplement, ce n’est pas la priorité actuelle sachant qu’au-delà du débat concernant cette possibilité, les discussions sur l’obtention de ce permis risquent d’être très longues puisqu’elles devront être acceptées par tous les différents corps policiers et de l’armée...

Ayant monopolisé la parole, il termina de manière plus ou moins typique :

-Bien à vous.

Bouclant ainsi le tout, il promenait ses iris pour voir la réaction des autres. Lire le non verbal faisait souvent partie de son travail. Pourtant, il avait la malheureuse habitude de vouloir le perturber en provoquant pour sa propre curiosité personnelle.

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Invité

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Ven 27 Sep 2019 - 0:37

Tout le monde semblait aller de bon train dans ce débat. L’avenir du pays semblait se jouer dans cette salle. Nombreux représentants du gouvernement faisaient leurs possibles pour mettre avant leurs arguments. Il n’y avait rien de plus de nobles de voir des personnes de tout âge croire en leurs idéaux et de toute faire pour les défendre. C’était le genre de comportement que l’on pouvait attendre d’un Capitaine de l’armée, avocate, policier, professeur ou même scientifique. Évidemment, Curtis faisait tâche. Affalé sur sa chaise, il était complètement déconnecté de la discussion. C’était dans l’habitude du personnage d’être à l’écart des autres en étant dans sa bulle. 


Le sujet était pourtant intéressant et il y avait un infime espoir que cela intéresse le jeune homme, gradé quand même lieutenant de Police. Malheureusement, la surdose de médicament avait eu raison de lui. Complètement amorphe, tout défilé devant lui comme un film muet. Dans le sens où tout ressemblait à une mélodie orchestral accompagné d'un bordel rythmé par des gestes saccadés et expression grossière. 

---

Peu avant la réunion


    - Monsieur Jameson, comme vous le savez, votre participation à la réunion de tout à l’heure est plus que requise. Je ne suis pas ici pour vous juger, mais je dois vous préparer mentalement. Vous représentez une partie importante du gouvernement, aucun incident ne sera toléré. Une réunion comme celle-ci, peut s’avérer être très stressante. Annonça une voix féminine, exaspérée d’avance par la situation.


C’était une psychologue, chargé de s’occuper de Curtis avant la réunion. Intervenante social diplômée en psychologie, elle s’occupait des policiers ou militaires traumatisés par leurs alters. Curtis détestait ses rendez-vous. 


    - Je sais, je sais... j’ai une réunion et je dois prendre mes médoc’ au cas où si je fais n’importe quoi. Ce matin j’ai mis en danger autrui en balançant un criminel par-dessus un lampadaire. J’ai fauté, ok, mais voilà, il a abîmé mes lunettes. Donc ça m’a exaspéré et voilà. Et il a eu plus de mal que de peur... euh non c’est l’inverse mais vous m’avez compris.

    - Vous avez de nombreux écarts de conduite à cause de votre alter. Beaucoup d’agents du gouvernement connaissent vos penchants violent et certains de vos méfaits.

    - Comme la voiture que j’ai balancée contre un train en Angleterre ?

    - Oui par exemple. Les alters font preuve encore de beaucoup de mystère et suscite nombre de débats. Vous connaissez les lois, et il est encore très difficile d’encadrer la population. Vos actions n’ont pas encore rencontré la curiosité du public et je ne sais pas quel ange gardien vous protège de ceci. Mais votre image et utilisation de votre alter pourrait causer du tort à beaucoup de monde.

    - Peu de personne me connaisse, je m’en fous royalement de l’avis des autres sur les alters, et encore plus sur moi.

    - Oui, mais comprenez que vos actions pourraient avoir des répercussions néfastes…

    - Mon alter est apparu quand j’avais 20 ans. Je n’étais qu’un simple étudiant lambda rêvant d’avoir une vie paisible. En à peine quelques secondes, je suis passé d’un frêle gamin à un terrible monstre. À partir de ce simple instant, mon existence en tant qu’humain était fini. Ma vie est devenue un enfer, famille reniée, amis perdus, on m'a emprisonné, montré comme une bête de foire… Mon quotidien se résumait à éviter de montrer la moindre colère, de pouvoir stresser ou même de ressentir quoi que ce soit de négatif, sous peine de me transformer en cauchemar ambulant. Je m’estime chanceux de ne pas avoir tout péter.


D’un coup, le pou de Curtis s’accéléra légèrement. Sans s’en rendre compte, il avait malgré tout montrer une certaine tension. Il sentit l’énergie écarlate sortir alors de sa main. Il vit un flacon sur la table du psychologue. Sachant que c’était des calmants destinés pour Curtis, il ne se gêna pas de les prendre aussitôt. Cependant, il prit une dose bien supérieur à la normal. Le psy n’interpella que trop tard le jeune homme. Il lista aussitôt les terribles effets secondaires qu’allaient subir le lieutenant de Police. Conscient trop tard de sa bêtise, Curtis couru immédiatement au lieu de la réunion. Chaque pas semblait de plus en plus lourd et un tunnel noir détériora rapidement sa vision. Arrivé en avance, il s’écroula aussi sur une chaise, profitant de l’absence de personne pour décuver. 



------


Curtis, prit d’un élan de délire. Il se mit d’un coup à se lever, voulant prendre la parole. Était-ce l’ambiance générale qui poussait le lieutenant, défoncé au médoc, à agir ? Il profita du « bien à vous » de son compère pour lâcher aussitôt sa phrase :


    - Il faut mettre du beurre dans le fond du plat pour pas que le gratin colle.


Complètement confus par sa phrase, le semblant de conscience du lieutenant se rattrapa en parlant cette fois-ci à un capitaine de l’armée. Une véritable armoire à glace habillée d’une moustache taillée au millimètre près. 


    - Hey, mais je vous connais, ce n'est pas vous le professeur qui a quitté sa profession parce qu’il ressemblait à Colonel Sanders ?

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August Von Blücher
August Von Blücher

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Mer 2 Oct 2019 - 11:16

Les ambassadeurs du monde de demain [Gouvernement/Libre] 4obh


Au fond, il ne manquait que le popcorn. La partie de tennis poursuivait son cours, au plus grand plaisir du Capitaine, et au grand dam de l’organisateur du forum des métiers. Les participants mettaient de la fougue à se renvoyer la balle, dans un camp, puis dans l’autre ; et les spectateurs, comme un troupeau sordide, faisaient glisser leurs cervicales tantôt à gauche, tantôt à droite, pour suivre d’une manière assez bigote la trajectoire des arguments qui volaient au milieu du débat en se heurtant à des parois invisibles pour rebondir comme dans un flipper.

C’était une comédie d’idéalistes et de politiciens improvisés, un spectacle exquis.

Dans la tourbe et le maelstrom des revendications, l’homme le plus bâti de cette table s’amusait comme un enfant. Une inclinaison positive des lèvres avait déchiré la rigidité de son visage en le fendant d’un sourire ; et ses épaisses mandibules s’étaient contractées en s’écartant, comme pour offrir à son visage gaillard un air plus rustre. Au-dessus de tout ça, sa moustache frimoussait en tremblant pour dissimuler quelques rires étouffés.

Longtemps, son regard d’azur s’était crispé sur l’olibrius de la police dont il ignorait le nom (il s’agissait bel et bien de Clarence). Il lui semblait avoir plusieurs points communs avec ce dernier : hormis sa délicieuse moustache, il semblait être tout autant que lui un requin dans le monde des magouilles.

Enfin, il fut contre toute attente assiégé par un autre policier dont l’attitude transigeait avec la fonction, mais qui lui inspirait néanmoins une forme de…

… pitié.

- Si, messire. Et je suis mort à la fin du film.

Ses yeux se plièrent comme pour habiller son visage de générosité, mais cela n’enlevait rien au ton qu’il employé, profondément moqueur. Après cette raillerie, il se replongea dans le débat.

- Vous avez tous des convictions et de belles idées, et je ne doute pas que certaines d’entre elles se réaliseront sûrement. La question de l’alter envahira forcément le monde de l’éducation comme elle le fait aujourd’hui. Sans doute avec des expérimentations au sein de certains établissements, comme l’a stipulé notre camarade. Mais j’ai beaucoup de plaisir à entendre les arguments des deux dernières personnes…

Il posa ses rétines sur Hayden, puis Jarod. Puis il s’adressa directement aux deux avocates.

- En effet, il faut légiférer les alters. Les légiférer dans leur usage… mais aussi leur porteur ! Je m’adresse aux personnes de loi. Non, je ne ferais pas de coup d’état… du moins pas maintenant, fit-il en plaisantant, même si du moins cette idée avait déjà par moments tapissé le fond de sa pensée. Les “altérés” sont à notre sens détenteurs d’une arme très dangereuse. Je songe que nous-mêmes, avec nos fusils d’assaut, sommes parfois moins bien équipés que certains altérés… certains peuvent arrêter nos balles, d’autres encore ne craignent même pas des rockets, d’autres encore pourraient nous noyer sous un fleuve de magma. Qui sait si demain l’un de ces “altérés” ne serait pas capable de rayer Millenium City de la carte...

Il laissa tout le monde s’imprégner de cette réalité. L’exemple employé était fort.

- Ce discours aurait pu paraître surréaliste il y a dix ans. Mais c’est aujourd’hui une réalité. Et il me semble que la loi est une chose qui doit suivre le cours du temps et s’adapter aux contraintes et aux potentiels fléaux de la modernité. A mon sens, la seule solution que nous avons…

Moment de suspens.

- … c’est de renforcer l’armée avec des armes du même calibre que celles qui nous font face. Les altérés doivent être utilisés comme une force de frappe potentielle contre la menace des altérés. Ce n’est pas qu’une question de sensibilisation et d’empathie pour les autres. Comme le soulignait notre collègue policier, fit-il en désignant Clarence, c’est une question de sécurité nationale.

Il s’adossa sur sa chaise.

- L’armée serait sans doute très encline à l’idée d’accueillir sur ses terres des hommes et des femmes capables d’utiliser leurs pouvoirs pour le bien commun, et pourrait même accueillir une école en son sein pour former des jeunes recrues, tout en les plaçant dans une dispositif sécuritaire vis-à-vis de la menace qu’ils représentent pour les autres, de la menace que les autres pourraient également représenter pour eux.

Conclût-il en faisant allusion que les altérés pourraient tantôt menacer la sécurité des concitoyens, mais aussi devenir eux-mêmes la cible de leur haine. Du reste, il avait fini par dévoiler le fond de ses intentions : embrigader la jeunesse dans sa propre institution.
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Nicole Desroches
Nicole Desroches

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Jeu 3 Oct 2019 - 22:01
Son intervention a eu l'effet d'un coup de pied dans un nid de guêpes, les législations disent ne jamais avoir entendu parler de discrimination d'altérés envers les non-altérés, d'autres disent que faire des compagnes de sensibilisation n'aura pas l'effet escompté. Elle soupire, écoutant ce que dit son collègue de l'éducation, que certains parents retirent leur enfant de l'école, de peur que les altérés deviennent dangereux pour leur enfant. Son partenaire de travail, Clarence, rebondit là-dessus, c'est vrai que la ménagère peut avoir peur que son fils normal fréquente le même lieu qu'un enfant partageant des liens avec des animaux potentiellement dangereux ou pouvant faire apparaître des flammes. Cela tiens la route, donc elle estime qu'en effet, cela est compliqué à ce jour que des enfants normaux et altérés partagent les mêmes bâtiments ... cependant, il faut avouer une chose, c'est que les altérés sont partout, ils sont dans les rues et sont parfois contraints de vivre avec. Certains même ne savent pas qu'ils en possèdent un et qu'il risque de se manifester dans les heures qui suivent.

- Comme l'a dit mon collègue, des altérés qui discriminent des non-altérés, ça existe, pareillement de l'autre sens. On reçoit tout autant des plaintes de menaces d'un camp vers l'autre, peu importe la source et la cible de la menace.

Elle soupire après avoir entendu le lieutenant Jameson faire sa petite boutade, voilà qui ne va pas aider à avoir une image sérieuse de la police. Elle pose sa main sur son front, rien que de le voir provoquer le militaire lui donne des maux de tête. Enfin, l'homme réplique aussitôt, et elle va d'abord attendre avant de le rappeler à l'ordre, lieutenant ou non. Elle a pas hésité avec le militaire moustachu, ce n'est pas le colérique qui va l'intimider. Enfin, elle pense à ce que propose Jarod, cette histoire de "permis", mais aussi des groupes test proposé par le scientifique.

- Mon avis rejoins ceux de mes collègues, monsieur White et Rivière, sur cette idée de groupe test. Cela permet de laisser le choix aux parents de laisser leur enfant ou non en compagnie d'altéré, cela peut rassurer certaines personnes qui en auraient peur tout en conservant cette idée de coexistence entre les altérés et les non-altérés. Puis, nous verrons ce que ça donnera, si les humains "normaux et non normaux" peuvent partager les mêmes pièces.

Puis, vient cette histoire de permis, si cela peut-être une bonne idée vu comme ça, le problème, c'est comment mettre ce permis en place. Encore une fois, il y a bien trop de variantes d'un alter à un autre pour réussir à les loger à la même enseigne. L'agent du FBI l'a souligné déjà ...

- Un permis peut-être une bonne idée sur le papier, mais sur quelles critères doit-on se baser pour le donner aux altérés ? Il y a bien trop de variable pour réussir à donner un permis universelle qui permet d'autoriser d'utiliser un alter "pour le bien de la nation". Mais surtout, quand doit-on commencer à donner les tests ? Dès le plus jeune âge ou à l'âge adulte ? Doit-elle se faire lors du cursus scolaire, comme un genre de diplôme, ou en dehors, comme un permis de conduire ? Aussi, qu'est-ce qui empêcherait les non-diplômés de ne pas utiliser leur alter ?

Ce permis, s'il doit y en avoir un, il n'y a pas que la police et l'armée qui doit y réfléchir, l'éducation et la législation doivent aussi mettre la main à la patte.


Et enfin, vient le militaire qui dit que l'armée se doit d'avoir plus de puissance, énième soupire. Elle l'observe, visiblement, il ne pensait qu'à l'armée.

- Il n'y a pas que l'armée qui se doit de pouvoir répliquer correctement, la police aussi se doit de pouvoir tenir tête à certaines menaces. On a pas forcément besoin d'avoie de la force de frappe supplémentaire, mais le pouvoir de certains altérés peuvent nous être utile pour divers situation, que ce soit pour des sauvetages, de la neutralisation ou dans certaines phases d'enquête. Mais l'armée doit rester un dernier recours, pas être la seule solution contre une attaque d'altéré, sinon la police ne sert à rien en cas d'attaque d'altéré, on envoie l'armée et elle rase tout.

Elle soupire, puis repense à cette idée de "héros", ces personnes sont justement les personnes parfaites pour cette idée de renforcer les rangs de l'armée et de la police.

- Au final, ce qu'on devrait faire, c'est tenter de recruter ces personnes qui se qualifient de héros. Tous ont envie de protéger notre nation, quelque soit leur raison, et rejoindre soit le corps de police, soit le corps de l'armée, pourrait leur permettre d'avoir un cadre légal dans lequel ils pourraient user de leur alter tout en étant utile à la police et à l'armée. Enfin, il n'y a pas que des altérés qui se prennent pour des héros ... eux aussi on devrait s'y intéresser.

Cela pourrait être un bon début, leur permettre de pouvoir avoir des "sujets test" pour la création d'un permis ... à ses yeux.
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