Bien, après analyse de la situation, on est trois contre un, mais il y a un otage qui est de plus en plus en danger... La première chose à faire est de la sauver ! Il n'y a pas d'autre possibilité ! Mais moi qui étais impatiente de pouvoir utilisé ma béquille, je pensai au fait que je risquais aussi d'être mal vue si je m'en servais... Après tout, mes béquilles peuvent envoyer des décharges comme une sorte de taser. Mais actuellement, j'aperçois deux problèmes... Le premier étant que si je le touche, je pourrais aussi blesser l'otage à cause de leur contacte physique qui ferait conducteur. Et le second problème est que s'il est lié à un Alter qui le change en rhinocéros, sa peau risque d'être trop résistante pour un tir de loin... Décidément... Affronter un Alter est quelque chose de bien complexe.

Cependant, cela ne veut pas dire que j'abandonne !

Maintenant que j'y pense, l'électricité prend toujours le chemin le plus rapide vers le sol, il me suffit donc de créer un contact électrique le plus proche du sol possible afin que la décharge ne touche pas l'otage, autrement dis : je dois viser soit ses jambes, soit le lampadaire dans sa main !

Au moins, l'avantage de la taille de l'individu empêche la journaliste de toucher le sol...
J'aperçois l'homme qui avait été le premier à faire face à l'homme-rhino partir sur le côté, comme pour attirer l'attention ! C'est parfait ! Je ne prononce aucune autre parole et je me décale donc dans le côté opposé, me pressant légèrement et tenant toujours fermement une de mes béquilles dans ma main gauche, patientant que RhinoFéroce ne me regarde plus pour trouver un quelconque élément pour se rendre invisible... Derrière une voiture ! Parfait! Il faut que je m'approche au plus possible de lui pour tirer dans une jambe. Plus je serais proche et moins je risquerais de mettre la journaliste en danger. Mon geste sera aussi moins vue comme un acte violent... Mais je ne dois pas me presser... Ce serait la pire idée pour énerver cet abruti et risquer de mettre encore plus en danger l'otage... J'espère juste que je pourrais me réchauffer avec une cigarette apr... Ho ! Mais oui !

* * * * *

Cela semblait être une journée paisible, éclaircie bien qu'un peu fraîche. Mais j'allais rapidement me rendre compte que ce n'était pas le cas pour tout le monde. Alors que je me promenais dans le quartier français à la recherche d'un nouveau restaurant à tester, seul, j'entendis rapidement des murmures par-ci et par-là qui parlaient d'une situation quelque peu désastreuse. De ce que je compris en peu de temps, un homme rhinocéros détenait une journaliste en otage, pour une histoire de fille. Devant un restaurant qui n'était pas très loin de là où je me trouvais. Il se trouvait que l'homme-rhinocéros avait quelque peu perdu la tête, et s'était mis à serrer le cou de la journaliste en question, menaçant ainsi sa vie. Il semblait que quelques personnes s'étaient interposés, mais la situation n'avançait pas. D'habitude flemmard, là je n'avais pas le temps de me tourner les pouces. Je serrai les dents et mes poings, et me mis à courir immédiatement en direction du restaurant Le Crépuscule.

Cependant, je n'étais pas très grand, et je n'étais pas un sprinteur de base, je risquais d'arriver trop tard. De mes pieds et de mes mains, j'utilisai le vent que je vénérais pour me propulser et ainsi me déplacer rapidement vers le lieu de prise d'otage. J'étais vraiment prêt du lieu en question, et j'arrivai en à peine quelques secondes, cependant je craignais d'être arrivé trop tard. A mon grand soulagement, lorsque j'arrivai sur place du côté des deux personnes qui étaient intervenus, je vis que la journaliste dont ils parlaient se trouvaient dans les bras -plus ou moins ?- d'un des protagonistes qui était allongé au sol. C'était un jeune homme masqué. Pendant ce temps, une des deux autres filles était au téléphone, tandis que la seconde faisait face au rhinocéros. Je m'approchai du jeune homme masqué qui tenait tant bien que mal la journaliste. Je m'accroupis face à eux et m'enquéris de leur situation. La trace de la main du vilain rhinocéros était toujours présente sur le cou de la journaliste. Il fallait appeler une ambulance pour voir s'il n'y avait pas de dégâts résiduels.

-Comment allez-vous ? Vous tenez le coup ?

Mais un autre danger se préparait visiblement. L'enragé grisâtre raclait le sol de sa patte, prêt à charger. Et au vu de sa taille et de sa peau épaisse, s'il touchait l'une d'entre les deux filles qui étaient intervenues ou n'importe quelle structure, il risquait de faire de sacrés dégâts. Il fallait le ralentir et le retenir le plus que possible, l'empêcher de faire des dégâts. Il y avait peut-être encore des civils dans les bâtiments autour qui étaient restés là, terrorisés par la menace. Je courrai donc au devant des filles sans perdre la moindre seconde, et d'un regard froid et féroce, contrastant tout particulièrement à mon tempérament habituel, je fis face au rhinocéros qui était en train de charger, un lampadaire à la main. Je m'adressai alors à celle qui était déjà au téléphone, tandis que je tendais une main vers Le Rhino qui commençait à charger.

-Pourrais-tu demander par la même occasion une ambulance, ou une aide médicale si ça n’a pas déjà été fait, s'il-te-plaît ? Je vais essayer de ralentir le colosse face à nous.

Puis d'un coup, je libérai une grosse rafale de vent vers le rhinocéros qui chargeait, en concentrant en grande partie les vents sur le rhinocéros. Je ne tentais ainsi donc pas de le balayer ou d'arrêter net sa course, mais plutôt de la ralentir progressivement afin qu'il perde toute l'énergie due à celle-ci, et qu'il se fatigue le plus possible. J'espérais que mon entreprise allait fonctionner, mais au cas où, je prévenais mes coéquipières improvisées. Il fallait se tenir prêt à sortir du champ d'action de l'homme Rhino le plus vite possible.

-Ne restez pas sur le chemin de la charge, et aider le jeune homme masqué et la journaliste si vous pouvez, s'il-vous-plaît.

* * * * *

Le Rhino chargeait tête la première dans ma direction. Mais j'avais lancé la technique à temps. La puissante rafale de vent que j'avais envoyé pour le ralentir avait fait effet, et petit à petit il perdait de la vitesse jusqu'à s'arrêter quelques centimètres devant moi. Je continuais à produire du vent et l'envoyer avec force sur le Rhino pour pouvoir arrêter sa course. Pendant ce temps, je reconnus l'une des héroïnes qui faisait face au Rhino, et c'était Itsume. Une non-altérée qui faisait preuve d'une force de volonté et d'une motivation incroyable. Je souris brièvement lorsque je la vis s'accroupir non loin de moi tandis que j'arrêtais la course de l'animal à corne qui tentait encore de courir malgré le vent qui lui venait de face. Elle tira d'une de ses béquilles trois fléchettes, mais cela ne sembla pas très utile face au Rhinoféros qui ne ressentit visiblement rien de plus qu'une piq$ure de moustique. Sa peau était très épaisse. Je pouvais certes le stopper, mais je doutais de pouvoir le blesser facilement avec mon vent.

Alors que j'essayais de réfléchir à tous ces paramètres, je vis une silhouette se déplacer rapidement vers notre Rhino. Du coin de l'oeil, je reconnus Knightmare qui, en posant une main sur l'un des vans présents, le déforma et se constitua une armure et une épée en un clin d'oeil. C'était la première fois que je voyais son alter à l'oeuvre, son "affinité avec le métal", et c'était franchement impressionnant. D'un coup, il vint percuter le Rhinoféros de plein fouet. Je mis fin à ma technique dans le même temps pour éviter d'emporter le chevalier de fer qui n'avait réussi à faire bouger la masse grise que de quelques centimètres. En contrepartie, le Rhino lâcha le lampadaire avec la caméra accrochée à celui-ci sous la violence du choc. Toutefois, l'ensemble était en train de voler en direction d'une petite foule qui s'était rassemblée pour observer la scène. Sans réfléchir, dans un mouvement de griffes, je fendis l'air de ma main et envoyai une puissante rafale de vent vers le lampadaire qui était en train de voler dans les airs en direction de la foule dans le but de l'écarter du rassemblement pour qu'il ne touche personne.

-Abritez-vous ! Ne restez pas là !

En attendant, je me positionnai de manière à être à équidistance de la journaliste et de la foule de personne qui, je l'espérais, était en train de se disperser de manière à pouvoir réagir dans les deux cas. Si jamais il décidait de charger à nouveau la journaliste, ou s'il décidait de s'en prendre à la foule. Cependant, il choisit de prendre une troisième option, celle de s'en prendre à Knightmare. Il avait saisi l'épée que le chevalier sombre brandissait, et en braillant quelque chose à propos de montrer à une certaine Julie qu'il était le plus fort, s'apprêtait à soulever Knightmare du sol. Je concentrai du vent autour de ma main, et d'un nouveau geste, j'envoyai une puissante projection de vent. Cependant, au lieu de viser son corps, cette fois-ci je visais l'un des pieds du Rhinoféros de manière à balayer son pied et ainsi le déséquilibrer pour pouvoir laisser à Knightmare et Itsume l'occasion de prendre l'avantage.

Alors que j'étais en train de détourner le poteau avec la caméra des spectateurs qui s'étaient amassés, Itsume en avait profité pour se rapprocher du Rhino. J'avais réussi à mettre à l'abri les spectateurs inopportuns, mais d'un autre côté j'avais laissé la jeune femme se mettre en danger. L'instant d'après, quelques phénomènes étranges se déroulèrent. Alors que je tentais de déstabilisé le Rhino pour permettre à Knightmare de se libérer, se dernier liquéfia le bout de métal par lequel il était tenu par l'homme-bête après avoir poussé un rugissement assez effrayant. Le métal coula entre les doigts du Rhino, laissant s'échapper sa prise, tandis que celui-ci trébuchait sous le coup de mon vent. Il n'était pas tombé, comme la plus part des autres personnes l'auraient fait. Il avait simplement trébucher. D'un autre côté, ce n'était pas très étonnant étant donné qu'il n'avait reculé que de quelques centimètres alors qu'il s'était pris un homme en métal chargeant sur lui comme un bulldozer. Sa peau était vraiment solide, et il possédait une force tout à fait remarquable.

Du coin de l'oeil, je vis la journaliste se précipiter vers sa caméra, et je serrai les dents, tenté de lui crier de lâcher ça et de se tirer d'ici au plus vite. Mais je doutais qu'elle m'écoute, et je ne voulais faire aucun mouvement brusque pour ne pas affoler le Rhino qui semblait s'être calmé après les douces paroles de la jeune femme. Itsume, une héroïne en herbe sans alter, avaient trouvé les mots justes semblerait-il pour calmer l'homme en question. Elle lui avait parlé de Julie, et de ce qu'elle aurait certainement aimé qu'il fasse, qu'elle serait triste...Et d'un regard hébété, passant de ses mains aux yeux de la petite tête blanche. Elle qui avait dit qu'elle voulait être une héroïne sans avoir d'alter, elle se débrouillait merveilleusement bien. Je lui souris, même si elle ne le verrait certainement pas. Cependant, lorsque le Rhino s'approcha de la demoiselle, mon corps se crispa. Prêt. Il était trop prêt. Toutefois, Itsume semblait tenir quelque chose, et je ne voulais pas tout gâcher. D'un autre côté, je jetai un coup d'oeil à la journaliste et aux spectateurs qui semblaient tous sains et sauf. L'attention du Rhino semblait complètement attiré par l'héroïne.

Je restai donc alerte, ne faisant aucun geste brusque à l'image d'Itsume. Cependant je me tenais prêt à réagir si jamais le Rhino faisait un geste brusque. La meilleure solution serait d'arrêter le Rhino. Mais au vu de sa résistance physique et de sa force, il y avait plus de chances que je puisse emporter Itsume. Si jamais cela dégénérait, je me tiendrais prêt à intervenir et à envoyer une rafale de vent pour emporter l'héroïne. En attendant, je lançai un regard à Knightmare pour lui transmettre mon projet de laisser Itsume gérer la situation. Les mains du Rhino saignaient, par dessus le liquide métallique qui lui coulait entre les mains. Il semblait un peu plus perdu que plus tôt, le souffle lourd. C'était peut-être un signe qu'il commençait à fatiguer et qu'il ne tarderait pas à reprendre son apparence. Ou simplement se calmer. Je pris une grande respiration, me tenant tout de même prêt à agir à tout instant. Priant cependant pour que je n'ai pas à le faire.