Sortant d’une réunion assez déplaisante, l’agent avec un goût amer au fond de sa gorge qui le dérangeait particulièrement. N’étant pas du genre à garder la langue dans sa poche, il avait plus ou moins insinué le niveau sur lequel ses émotions et son positionnement étaient. Malgré tout, il ne pouvait se permettre de le laisser transparaître, au risque de nuire à la vision à long terme qu’il avait.

Ainsi, il se contenta de sourire et d’essuyer sa fierté et son opinion en tempérant ses émotions. Malgré tout, aussi calme, contrôlé et cohérent était-il, la frustration n’était jamais quelque chose d’agréable à vivre et à supporter chez les individus. Le tout était fortement visible à travers les différents variations et angles sur lesquels son visage se crispait...

-Tsk...

Sortant ainsi du bâtiment en trombe, il dévisagea quiconque osait croiser son regard sous peur qu’on voit à quel point il était à un moment sombre dans sa courbe de pensée. En ce moment précis, il avait besoin d’être seul ou plutôt de se défouler. En rejetant la mauvaise énergie quelque part, Hayden espérait en conserver que le constructif.

-Bonjour, Direction les Jardins Nelson. Merci

Entrant dans un taxi qui attendait à la lumière sans pour autant demander son reste, il n’avait même pas pris le temps de demander si le taxi était libre ou s’il était confortable avec l’idée de se rendre dans un tel lieu. S’imposant tout comme la vie s’imposait sur la réalité de bien des gens, son humeur et ce qu’il dégageait n’inspiraient rien de bien avenant. Au contraire, il se contentait de regarder droit devant lui, fusillant du regard la lumière rouge qui reprenait le symbolisme de bien des freins auxquels il s’était heurté dans la vie.

Fermant ainsi les yeux, il prit une grande respiration et entama une procédure de méditation afin de tempérer son humeur. Silencieux dans sa méthode, on pouvait clairement voir qu’il surfait sur une longueur d’onde cacophonique qu’il devait déployer en se défoulant. Expliquant ainsi son choix d’emplacement, c’était le seul endroit assez discret qui abritait un piano dans un lieu nullement trop achalandé, mais suffisamment pour s’effacer tranquillement au rythme de son jeu...